le festin nu de William Burroughs

J'ai longtemp attendu de le voir en librairie, j'ai longtemps eu envie de lire ce célèbre livre d'un des chef de file de la Beat Generation. Et le voilà entre mes mains.

Commençons par un petit historique. La beat generation, courant littéraire aux Etats-Unis du milieu du XXème siècle, courant qui a marqué son époque et dont ont retrouve l'emprunte dans les oeuvres qui quivirent, meme actuellement. Surement le mouvement littéraire du siècle dernier qui a le plus marqué son époque. Nouvelle façon d'écrire et de construire un roman. Subversion face aux idéaux de l'Amérique de l'époque, drogue, amour libertin, mal être, homosexualité. Mais aussi influence de la spiritualité, du bouddhisme. Beat, qui vient du rythme en jazz, a donné naissance aux Beatnik, les hippies.
"On the road" de Kerouac est le roman fondateur du mouvement. Et "Naked Lunch" aussi, même si Burroughs ne voulait apparement pas que son roman soit ainsi classé.

Genèse. Burroughs a écrit son roman sous l'influence de drogue. Les notes éparsent furent découpées est ré-agencées selon la technique du cut-up (on découpe le texte et on recolle le tout dans l'ordre voulu). Kerouac, après avoir lu le résultat, aida Burroughs à lui donner une forme "publiable" avec le soucis d'en garder l'essence. Le roman fut publié d'abord à Paris, puis aux Etats-Unis avant de tomber dans le pays de loncle Sam sous le coup de la censure pour obscénité pendant une dizaine d'années.

"Le festin nu" est un livre sur la drogue qui revient dans tous les chapitres. Mais aussi sur la société en elle-même, ses dérives, ses bêtes noires. Les chapitres se suivent sans avoir de liens directs entre eux. La forme est assez particulière et on navigue entre les délires et hallucinations de drogués. On assiste à des scènes d'émeutes impossible d'une rare violence, à des orgies homosexuelles. On rencontre également des créatures étranges, des mutations par la drogues, des hommes qui sont devenus des monstres, au sens propres du terme.
On flaire un petit parfum d'absurde et de science-fiction, mais toujours teinté d'une réalité crue, presque insoutenable.
La lecture est fluide et, comme happé par les délires cauchemardesques du drogué, on a du mal à s'arrêter. Expérience qui rappelle la lecture d'autres grands écrivains drogués des U.S.A. On a beau dire, les livres sur la drogue, c'est le pied. Mieux que cinq lignes de blanche ou qu'un fix direct dans la veine. On plane avec eux. En revanche, on retrouve un des inconvénients de la drogue... l'addiction. Lorsqu'on a commencé un de ces livres, il est très difficile de s'arrêter et à la fin, on en veux plus.

Bref, un chef d'oeuvre qui mérite sa place dans la littérature.
Pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux.

Image extraite de l'adaptation libre qu'en a fait Cronenberg, mi-adaptation du roman, et mi biopic de Burroughs (ça doit être interressant à voir, mais je ne l'ai pas vu... c'est pas la première fois que je lis un livre que j'adore sans savoir qu'il y en a eu une adaptation cinématographique !)



et couverture française actuelle du livre

Je n'est pas lu ce livre, je ne connais pas trop BURROUGHS, je dois même avouer à ma courte honte, qu'il y a quelques années lisant un splendide article dans Psychopat Magazine sur le Maitre incontesté de la Bande dessinée Undergroud, Robert Crumb, j'entends causer de Burrough, et j'ai longtemps confondu William avec Edgard Rice, père de Tarzan, ça collait pas trop...
Si je ne m'abuse, le personnage, haut en couleur, qui a donc inspiré Crumb et aussi Bukowski, il me semble, lors d'un délire hallucinogène, a voulu refaire le défi de Guillaume Telle, et a ainsi tué son épouse...
Le festin nu, fait parti des rare livres que même si l'on ne les a lu, on en a entendu parlé, je me souviens d'une interview de Begbeider, au sujet de 'Nouvelles sous extazy" ou il disait avoir écrit sous l'influence de la drogue, pour avoir le ressenti de Burrough...
J'ai bien envie quand même de ne pas finir idiot, et donc de la rajouter l'interminable liste des livre à lire du Croco!

Oui ! c'est bien lui qui a tué accidentellement sa femme. Ce n'est pas lui en revanche qui a écrit Tarzan (je peux comprendre ta confusion ! ou alors un Tarzan junki fini, ça aurait été plus dans ses cordes)

Son influence, ou plutôt celle de la Beat Generation toute entière, a vraiment laissé son emprunte sur le monde actuel.
Je n'ai pas encore lu Howl de Ginsberg, mais dés que je le vois en librairie, je m'en empare ! et j'ai plus de mal à lire Kerouac...

Pour Begbeider, il m'avait en effet semblé voir un peu de la Beat Generation dans son livre 99F. Mais je n'ai pas aimé son livre, en tout cas pas la fin. La légende veut que Kerouac a écrit son roman "On the road" d'une seule traite en prenant certaines substances illicites pour tenir. C'était une nouvelle façon d'écrire, et de toute façon, la drogue faisait partie intégrante de leur vie, ils n'ont pas écrit "sous ecsta" pour "écrire sous ecsta". D'ailleurs Burrough considère l'ecsta comme une drogue de plaisir plutôt... disons, pas comme de la drogue vraiment dure qui te bousille le corps comme la morphine ou l'héro. (il fait la différence entre ces deux sortes de drogue au début du Festin nu)
J'ai un peu de mal avec les écrivains français qui "refons" à la manière de ces maîtres américains. Ca renouvelle pas grand chose et c'est plat car pour égaler l'intisité de leurs livres, il faut y aller !
c'est comme "Hell" de Lolita Pill, mais qui lorgne plus vers du Bret Easton Ellis (BEE de son surnom ^^). Ca me donne un arrière goût désagréable, comme de pâles copies.

La Beat Generation, on accroche ou on déteste. Les délires de drogués n'interessent pas tout le monde et la façon d'écrire est assez particulière.
Tiens, pour rester dans mes auteurs drogués (je les aime !), je vais faire une fiche de lecture sur Hubert Selby Jr. Le premier que j'ai connu, mais il ne fait pas partie de la Beat Generation, il est plutôt à part